S'informer sur la guerre entre l'Ukraine et la Russie ?
Cela fait une semaine que la guerre a éclaté en Ukraine. La Russie, le lundi de la même semaine, avait proclamé l’indépendance des deux régions séparatistes ukrainiennes que sont la Crimée et le Donbass. Estimant que la menace envers les pro-russes était trop forte, Poutine lance le jeudi 24 février 2022 à 4h00 ses premières bombes sur l’Ukraine. C’est à partir de ces faits que dès 6h du matin (heure française), nous avons tous reçu une notification sur notre smartphone des médias en ligne (issus de quotidiens publiant en ligne et sur papier ou uniquement en ligne (ce que l’on appelle les média players) nous informant sur la guerre qui débute.
Dans la foulée, un grand nombre de vidéos, de contenus sur le sujet est publié sur le web nous expliquant que nous sommes au début de la 3ème guerre mondiale. Depuis une semaine, les experts, de tous les domaines, défilent sur les plateaux de JT, écrivent dans la presse écrite, s’expriment à l’oral à la radio ou dans podcast voire publie leurs propres vidéos sur les réseaux sociaux. Depuis une semaine, il me paraît avoir entendu beaucoup de choses.
Dans cet article, il ne s’agit pas de lister point par point pour dire ce qui est vrai ou faux (Qui est suffisament expert dans les tous domaines pour le faire?) mais plutôt de vous fournir des outils, des supports pour vous permettre de comprendre ce qu’il se passe de manière fiable, responsable et si besoin, confronter votre point de vue à d’autres.
Des outils vous permettant de vous informer sur cette guerre de manière fiable
Avant de vous lister les outils vous permettant de vous informer sur cette guerre, je tiens à rappeler que la liste de ces outils n’est pas exhaustive, que je vais citer mes sources (‘car oui, il existe des supports d’information (des documents) qui nous explique comment s’informer). Au niveau de l’Université, il y a une spécialité pour cela et elle s’appelle les Sciences de l’Information et de la Communication. Pour ma part, j’ai suivi ma formation dans ce domaine et plus spécialement dans le domaine de l’information- documentation notamment multimédia.
Je tiens à rappeler que ces outils ne portent pas une ou des opinions autour de la guerre en elle-même. Comme vous l’avez vu, je ne suis pas du tout une experte en géopolitique, en économie ou encore dans le domaine militaire. Par contre, malgré ma dernière expérience, je garde à l’esprit que “tout bibliothècaire a un rôle de formation aux médias et à l’information” comme la charte des bibliothèques de l’Unesco de 1991.
Ainsi, les outils que je vais vous présenter ici vont vous permettre de vous faire votre opinion à partir d’arguments formulés par des experts ou des pseudos-experts dont on dit qu’il pollule depuis l’avènement d’Internet. “En réalité, c’est bien plus compliqué que cela”. Si vous êtes intéressés par la question même des médias, il y a le livre de Francis Balle, publié chez PUF dans la collection “Que sais-je?” : Les médias, niveau BAC et qui est réédité régulièrement, le dernier remonte à 2020. Il vous présente les différents médias selon leurs supports et surtout leurs évolutions dans le temps et il demande en partie le fait qu’Internet n’est pas le premier support ayant parmi de relayer de la fausse information à grande échelle.
Parlons méthodo
Je ne sais pas si vous connaissez (plus vous êtes jeunes plus le nom devrait vous dire quelque chose normalement (en tout cas je l’espère), quand on cherche à s’informer sur quelque chose même si on n’a pas de dissertation ou d’exposé au final, il est vraiment souhaitable d’appliquer les étapes d’une recherche documentaire.
Plusieurs sites web propose une méthodologie très simple conçue en général pour des collégiens, des lycées voir des étudiants. Ces sites web sont exploités par les professeurs notamment documentalistes dès la 6ème jusqu’à l’Université notamment en bibliothèque universtaire pour former les jeunes étudiants de première année de Licence à la recherche d’informations scientifiques. Après recherche, il ne reste que deux qui sont pleinement accessibles (les deux sont hélas québecquois). Pas mal ont disparus et d’autres sont sans le HTTPS et donc reconnus comme non sécurisés par les navigateurs web. Voici les deux sites encore fonctionnels. Le premier lien reprend un schéma résumant la méthode tandis que le second présente les étapes une à une de manière beaucoup plus détaillée.
– http://www.faireunerecherche.fse.ulaval.ca/ressources/affiches/
– http://www.infosphere.uqam.ca/
Si vous avez des enfants au collège ou au lycée, les professeurs documentalistes mettent en ligne général la méthodologie dans la plateforme documentaire de l’établissement qui s’appelle, en général E-sidoc ou PMB. Si l’intranet de l’établissement fonctionne bien, à partir de l’espace de votre enfant, il y a un lien direct vers sa plateforme documentaire. Je sais que dans certains établissements le CDI est directement ouvert aux parents dans l’esprit de la co-éducation.
Ensuite, au niveau des livres, il y a “Comment s’informer” de Sophie Eustache et Elodie Perrotin aux édidtions du Ricochet, publié en 2019 et qui s’adresse aux ados.
Cernons le sujet
Si vous regardez au niveau de la méthodologie documentaire, la première étape d’une recherche documentaire réussie est de cerner son sujet. Pour cela, on en définit les termes. Et comment définit-on les termes ? A l’aide d’un dictionnaire (Larousse, Le petit Robert (même en ligne ca marche même s’ils sont devenus des usines à publicités), d’une encyclopédie et pas besoin d’avoir “Tous l’univers” ou “Universalis Encyclopédia” au format papier au complet. Désormais, il y a le web : Wikipédia, Vikipédia (pour les enfants et pré-ados) ou une partie d’Universalis Encyclopédia en ligne fait très bien l’affaire .
Astuce supplémentaire pour avoir une définition d’un mot à partir de Google, saisissez Define : le mot recherché. En général, le mot est directement défini dans la page de résultats à partir de sa définition donnée dans Wikipédia.
Dans le cadre de la compréhension d’une guerre, je vous conseille la collection des atlas aux éditions “Autrement”. Franchement, ce week-end, j’ai regretté de ne pas en voir un (même un Atlas historique général). Pour cette guerre, spécialement, je vous conseille : l’Atlas géopolitique de la Russie publié en 2020 ou encore l’Atlas historique de la Russie : d’Ivan III à Vladimir Poutine publié en 2019. Il y a d’autres éditions d’Atlas mais je trouve celle-ci particulièrement simple et facile à comprendre.
Je pourrais dire qu’il n’est plus nécessaire d’aller plus loin avec le seul Atlas historique de la Russie publié en 2019 chez Autrement, vous avez un bon résumé des informations qui permettent de comprendre cette guerre notamment les évéments qui permettent de justifier à Poutine cette guerre que sont la Révolution de Maïdan suivie de l’annexion de la Crimée en 2014.
Non, je ne peux pas vous laisser comme cela. Car si vous comprenez l’histoire de cette guerre, nous allons tous confrontés à des événements terribles notamment pour les ukrainiens au quotidien comme celui de l’ïle aux Serpents relayés soit par les journalistes soit par n’importe qui en fera dire ce qu’il veut.
Trouvons des sources, évaluons-les et confrontons-les
Peut-on s'informer sur les réseaux sociaux ?
La question est de départ est est-ce qu’il est possible de s’informer à partir des réseaux sociaux. Au regard de ce que j’ai vécu durant le week-end, beaucoup vont répondre à ma place en disant non! “En réalité, c’est plus compliqué que cela!”
Si vous n’avez aucun accès à l’information journalistique classique : journaux papier, radio, TV et vous n’auriez qu’accès aux réseaux sociaux, je ne vous dirais pas de ne pas vous informer sur ces derniers. Je pense que l’accès à l’information reste primordiale. S’il est prouvé qu’il est faux que la diffusion de la fausse information existe qu’à partir de l’événement du web (comme je l’ai cité plus haut), le fait de penser que le métier de bibliothécaire-documentaliste évolue, cela s’est certain. La grande majorité pense que le fait d’avoir accès au web offre une autonomie face à l’information. Or, cette autonomie n’est que réelle si cet accès à l’information est réfléchi, responsable. Si vous êtes intéressé par cette question, je vous invite à consulter le livre d’Anne Cordier “Grandir Connectés” chez C & F éditions publié en 2015 ou encore le guide pratique “La famille tout écran” publié par le CLEMI en 2019 : https://www.clemi.fr/guide-famille/guide-pratique-la-famille-tout-ecran-2.html .
Quitte à déplaire aux geeks ou aux complotistes, confrontons les différentes informations
Malheureusement pour les grands geeks ne voyant que l’accès à l’information ne se fait par le web ou encore les complotistes passant que tous les journalistes ne sont que des relayeurs de propagande, je pense effectivement que l’accès à l’information passe par la presse écrite, orale et web. Les journalistes respectent leur charte de déontologie et ne sont vraiment pas à la botte du pouvoir. De plus, au lieu de tout prendre pour argent comptant, je pense que c’est également à tout à chacun d’apprendre à confronter l’information à d’autres articles sur le même sujet et ensuite à l’évaluer.
J’emploie bien “ET” pour dire que l’on devrait utilisés tous les supports et de toutes le mouvances. La teneur du propos n’est pas la même écrite, à l’orale ou filmée d’une part et d’autre part, en allant voir du côté d’un parti politique opposé on peut vérifier si l’information est déjà vraie puisque reprise par plusieurs journalistes et d’autre part, ca permet de se fonder sa propre opinion. Nous sommes en France, chaque individu est libre de sa/ses réflexions, de sa/ses pensées tant qu’elles n’incitent pas à la haine, au racisme, à la xénophobie, à l’homophobie ou encore à la pédophilie.
De plus, tous les articles de presse répondent toujours à ces questions : Quoi? Quand? Qui ?Où? Comment? Pourquoi? Combien? . Le fameux QQOQCP (ou comme je préfère l’appeler l’hexagramme de Quintilien). Tous cet ensemble de question permet de faire une analyse sur n’importe quel sujet. Dans la forme d’un article, il y a un titre, un chapô (un paragraphe d’introduction résumant le sujet), le développement avec des intertitres. En ne lisant que le titre, l’intertitre et surtout le châpo, vous savez de quoi va traiter l’article et vous avez un avant-goût de la manière dont il va être traité sachant que les journalistes ont l’obligation d’être objectifs de fournir des faits avant tout. Après, il existe plusieurs types d’articles qui permettent au journaliste de pouvoir exprimer son opinion. Comme nous sommes en France, le journaliste a des droits et des devoirs qui découlent de la liberté d’expression et de la liberté de la presse (cf. Wikipédia) et l’article sur l’indépendance des rédactions (cf: Wikipédia)
Après pouvoir savoir quels titres de journaux choisir (je mets ces termes au pluriel), il faut savoir que chaque journal a une ligne éditoriale et qui répond le plus des idéaux politiques. Pour réellement comprendre un évément tel que la guerre entre l’Ukraine et la Russie, je vous invite à lire plusieurs articles de journaux de mouvances politiques différentes (ex : Le monde, Libération, L’humanité, Aujourd’hui en France). Il est possible de lire les journaux en ligne. Certains articles sont accès libre et d’autres sont réservés aux abonnés. La liste de tous les journaux quotidiens est accessible à partir d’ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Presse_quotidienne_nationale_fran%C3%A7aise
Dans le cadre de la guerre de l’Ukraine contre la Russie, je vous invite vraiment à privilégié la presse écrite (sur papier ou sur écran) car j’ai trouvé que c’était le meilleur moyen de pouvoir avoir le temps d’évaluer l’information. J’ai trouvé que la presse audio-visuelle que l’on présentait des experts (leur nom s’affiche 30 sec top chrono et s’ils sont nombreux, tu comprends qui pense quoi par rapport à leur argument mais qui est qui (ben tu es un peu perdu). De plus, je trouve que l’on citait leur ouvrage en catimini en fin d’interview ou de débat sans qu’on est vraiment eu le temps de noter leurs références. A la limite, il faudrait regarder en replay pour bien noter toutes les références. A l’écrit, cette problématique est résolue d’elle-même.
Evaluons l'information et faisons preuve d'esprit critique
Lundi, j’ai publié un réel rapidement (trop rapidement, sans expliquer comme je l’ai fait en introduction à cet article de blog pourquoi j’avais ressenti le besoin de le faire). J’ai listé quelques-uns à l’oral (et non à l’écrit. Faites ce que je dis pas ce que je fais! Pardon! J’avais passé un très mauvais week-end. :-/)
Quelle est la différence entre les deux ?
Je l’ai expliqué dans le paragraphe ci-dessus, chaque organe de presse a une ligne éditoriale. En confrontant les articles, sur un même sujet, issus de plusieurs organes de presse aux mouvances politiques différentes, cela vous permet de savoir l’existence d’une information est réelle ou pas et surtout cela vous permet d’avoir votre propre opinion sur le sujet. Je rabache mais c’est finalement logique.
En ce qui concerne l’évaluation d’une information, imaginez que demain que tous les organes de presse ne fonctionnent plus (ce qui est totalement irréaliste mais imaginons) et qu’il ne vous reste que les réseaux sociaux pour vous informez, comment faites-vous pour déceler une vraie information d’une fausse ?
1. Essayez de la confronter à d’autres sur le même sujet ( 😉 si vous n’avez pas compris, je ne peux plus rien faire à ce stade! Lol) (La curiosité n’est pas un vilain défaut!)
2. Essayez de savoir qui est l’auteur (@passion-militaria) n’est pas un nom mais un pseudo. S’il est expert dans son domaine, il vous apportera son prénom et son nom et listera sa bibliographie. Cherchez pourquoi ou pourqui il travaille, quelle est sa formation et surtout quel est son intérêt de tenir de tels propos.
3. Est-ce qu’il s’exprime dans un bon français, fait-il beaucoup de fautes d’orthographe ou de syntaxe (si oui, vérifiez tout de même s’il n’est pas dys. Je dis cela. Je dis rien. Ces derniers peuvent être de bons spécialistes dans le domaine mais vous offrir des textes truffés de fautes d’où l’intérêt de connaître une partie de son CV. A propos des fautes de français, car je suis un peu concernée par cela et un peu de dédouaner en cette fin de journée (Jean d’Ormesson, académicien, disait que finalement, les fautes de français n’étaient pas si grave tant que le texte avait du sens. Pitié, les profs de français, soyez indulgents! Il se fait tard).
4. Est-ce qu’il fait bien la distinction entre les faits et les arguments ?
Je dois oublier quelques points sans aucun doute mais déjà mettre cela en place permet déjà une assez belle évaluation de l’information et de ne pas tomber, moins souvent, dans le panneau de l’information.
Pour conclure
je viens de vous lister de manière exhaustive un certain nombre de choses à mettre en place ainsi que toute petite bibliographie non exhaustive elle-même. Je vais m’arrêter ici pour ce soir et je vais reprendre une à une les sources que je listais et faire une véritable bibliographie (parce que là, elle n’est pas du tout normalisée) et pour les livres listés, je vais créer des fiches livres dès demain après-midi. Je compléterai au fur et à mesure cette bibliographie notamment avec des livres notamment sur la politique de Poutine, de Zelensky, … Je sais qu’il y a un livre sur les koulags dont je n’ai pas le titre précis publié par un russe ayant subi.
Je n’ai pas de point non plus sur Arte mais ils proposent des très bons documentaires permettant de comprendre les causes historiques de cette guerre et surtout, il diffuse la série dans laquelle Zelensky devenu le président de l’Ukraine un peu par hasard pour lutter contre les oligarques et la corruption. Je vais composer les premiers créas sur cela.
Voilà! Une bonne journée!