Printemps des poèmes : Poèmes 9 : les calligrammes d'Emmanuelle Sarrouy

En cherchant des poèmes à vous proposer dans le cadre de ce printemps de poètes, nous avons découvert le premier calligramme que nous vous présentons ci-dessous. Publié en 2019, dans le cadre du printemps des poètes ayant pour thème “la beauté”, ce magnifique calligramme devait faire partie de notre sélection.
Avec Emmanuelle Sarrouy, nous abordons une autre approche de la poèsie qu’est celui du calligramme : poème “dont la disposition des vers forme un dessin.” (Dictionnaire Le Robert)
Les 3 calligrammes que nous vous présentons ont pour thème l’éphémère dont le premier ayant pour sous-thème la beauté de la nature et les deux derniers l’amour.
Un monde s'éteint d'Emmanuelle Sarrouy

Petite explication en lien avec le thème de l'éphémère
Tombé en extase devant ce calligramme, publié en 2019 pour le printemps des poètes sur le thème de la beauté, nous admirons l’effet de chute et de petite remontée en fin de poème.
En ce qui concerne le sens du poème, il va de paire avec sa typographie, c’est-à-dire, que nous sommes face au déclin d’une journée qui laisse place à une autre qui est d’autant plus éphémère mais très belle.
La clareté de la lune d'Emmanuelle Sarrouy
Petite explication en lien avec le thème de l'éphémère
Publié cette année, pour ce printemps des poètes, ce calligramme nous met en scène un narrateur inconnu qui le temps d’un clair de lune perçoit le sourire de sa moitié (éventuellement. En tout cas, quelqu’un apprécie puisque si la “clarté de la lune” s’évanouit par un effet de typographie de plus en plus petite pour dévoiler “ton sourire”, marqué par l’épaisseur de ses traits.

Une cascade d'Emmanuelle Sarrouy

Petite explication en lien avec le thème de l'éphémère
Ce calligramme nous rappelle les larmes qui coulent mais après quoi ? nous l’ignorons. Toujours était-il que cette “cascade” est courte et s’efface dans le temps et heureusement.
Où se procurer les livres d'Emmanuelle Sarrouy?
Une littérature abondante est née : chroniques, témoignages, essais, récits, jusqu’à Séisme. Je note bien le pluriel, cela fait penser à la succession de malheurs ayant fracassé la première république noire, et à la tradition de résistance qui, de la colonisation aux différentes vagues d’occupation du territoire en passant par les régimes despotiques, a marqué l’imaginaire. Le livre Séisme(s) a une histoire particulière. Il prend son sens dans une double relation : le deuil d’une mère ayant perdu ses enfants, Yves Nelson et Naschka, au cours du séisme. Et la relation d’Haïti au monde. Car la mère qui pleure ses enfants est d’une autre terre. D’une autre culture. Mais son cri dépasse les frontières géographiques et raciales pour faire écho jusqu’à nous. (De la préfacede Rodney SAINT-ÉLOI)
Emmanuelle Sarrouy (Auteure)
Rodney Saint-Eloi (Préfacier)
L’atinoir, 09/02/2019
“Ils iront la nuit
marcher sur les toits
et grignoter le ciel”
est né d’une liberté absolue d’amour et de désir.
Poème rebelle, inaliénable, l’amour fou – car il est toujours fou l’amour – brandi comme flambeau dans l’obscurité des jours actuels. Emportement des sens en énergie de vie qui s’invente et se réinvente à l’infini. Passage vers la lumière, ivresse des jours naissants. Il s’agit alors d’étreindre le monde, le prendre à bras- le-corps, lui faire l’amour, et pousser avec lui comme poussent les fleurs sauvages.
Emmanuelle Sarrouy (Auteure)
Jacques Flament Editions, 1er décembre 2021